Les mémoires, un testament aux déchus
J’écris ces mots comme une œuvre d’espoir. Je prie qu’un jour, quelque part, il y aura quelqu’un qui sera intéressé par cette histoire. Aujourd’hui nous sommes les Déchus, bannis des Sept Tribus qui règnent sur cette terre, mais peut-être – si notre lutte en vaut la peine – vous qui lisez ceci, vivez maintenant en terre libre. Sinon, ma quête aura été inutile et les gens seront encore esclaves… Mais je reste plein d’espoir.
Cette histoire que je vous raconte maintenant est vraie. Les événements peuvent être inexacts ou incorrectement ordonnés, et les détails peuvent être discutables, mais ceux-ci font parte du monde de la Huitième Tribus, et ils résonnent d’une vérité provenant de la renaissance et de la révolution.
Notre passé
Les mystérieux Gardiens parlent du Monde de Jadis. Ils nous poussent à regarder au-delà des épaisses branches et des denses Forêts qui recouvrent notre terre, nous faisant ainsi entrevoir les monolithes de fer et de pierre se dressant vers le ciel. Ceux-ci servant de sentiers, et finalement vers les ponts squelettiques coupant la rivière en deux, nous permettant alors de constater les traces laissés là par la présence d’une grande civilisation.
Avant ma naissance, avant même celle de mes parents, sur cette île que nous appelons maintenant Vimary et les terres bordant la rivière qui l’entoure, vivait un peuple innombrable. Aux dires de certains, c’étaient des temps de richesses et de santé, d’autres disent que c’était des temps de cauchemars de machine vomissante et d’esclaves tués au travail. Je ne sais pas où réside la vérité, mais c’est à travers cette terre que le désastre a frappé.
Quelques uns les appellent démons, monstres ou horreurs, mais leur vrai nom est Z’bri. Aucune langue humaine ne peut réellement prononcer ce nom correctement, mais si votre souffle s’écorche et s’arrête dans l’espace, entre agonie et le plaisir vous y serez peut-être…
Les Z’bri venaient d’ailleurs et étaient descendus, tels un terrible fléau, sur le monde de Jadis. Ils étaient puissants, enragés, des seigneurs surnaturels qui s’enivraient de plaisirs, si inhumains qu’ils causèrent l’effondrement de la civilisation. Des charniers parsemaient sans fin les terres et les survivants rassemblés dans des camps devaient danser, crier et mourir pour le plaisir des Z’bri, ces seigneurs fous. Cet esclavage sembla durer éternellement, effaçant ainsi les souvenirs du Monde de Jadis.
Cependant il y avait ceux qui gardaient vivace le souvenir de la liberté. Ils priaient pour que la Déesse nous guide et murmuraient entre eux des souvenirs interdits, La Déesse choisit de se manifester au moment même où leurs espoirs semblaient avoir été emportés à jamais.
La Déesse envoya huit étrangers – connus sous le nom de Nomade – aux camps de Vimary. Ils enseignèrent aux prisonniers la façon d’invoquer les Avatars de la Déesse, et se sacrifièrent dans ces mêmes rituels. Ainsi naquit les Fatimas, nimbés de gloire, investies de sainte puissance et de vertu divine !
Baba Yaga, l’Ancienne vint la première, sage et Vieille dés sa naissance, accompagnée par le spectre de la mort. Elle connaissait les voies de l’esprit et répandait la parole de la liberté à travers les autres camps. Puis vint Éva la Mère, douce et attentionnée, qui ramena la vie et l’énergie sur la terre morte. Alors vint Magdalène l’Amante, érotique et mystérieuse qui conférait des pouvoirs à ceux qui avaient été victimes.
Puis vint Téra Shéba la Sage. Austère et froide, Elle apporta l’ordre et la loi aux opprimés. Presque simultanément Dahlia la Malicieuse apporta l’espoir et l’émerveillement. Marie, la Martyre, apporta la promesse de paix et de soins après toute dure lutte.
Finalement vinrent Joanne la Guerrière et Joshua le Ravageur. Conçus de fer et de feu, ils levèrent leurs lames, et la lutte pour la libération commença vraiment. Nous aurions notre liberté, à un terrible prix !
La victoire contre les monstres ne fut nu aisée ni entière. A la fin, Joshua et Sa tribu furent abattus dans une dernière confrontation avec le Grand Maître Z’bri. Les horreurs furent repoussées au nord de Vimary, mais non détruites. Même les journées exaltantes suivant la Libération furent douces-amères car Marie, la plus tendre des Fatimas, s’écroula accablée par un mal mystérieux, pour renaître sous les traits d’Agnès l’Enfant. Les sept Fatimas survivantes formèrent ensemble les Sept Tribus – la nouvelle nation de l’humanité.
Nous étions libérés, mais pas encore libres.
Notre Présent
Au moment où Joshua fut frappé à mort, il annonça une prophétie. Il affirma que Sa mort serait vengée, que Ses meurtres seraient anéantis par une Huitième Tribu réincarnée. Elle mènerait l’humanité vers une véritable et éternelle liberté. Les autres Fatimas crièrent au blasphème. Celles-ci, leurs mystiques en écho, s’exclamèrent : après tout, les Sept Sœurs n’ont-elles pas crée la véritable libération ?
Non.
Les Sept Tribus offrent la protection et la prospérité, mais seulement pour ceux qui se conforment à leurs lois. Ceux qui osent contester la volonté des Fatimas sont rejetés comme des rebus vivants. Ceux qui ont la témérité de naître hors des tribus sont des moins que rien. Ceux qui ont la mauvaise fortune d’offenser un mystique de haut rang ou un chef capricieux deviennent de malheureux exilés. Pendant ce temps, les Z’bri contrôlent toujours le nord de Vimary et planifient leur vengeance. Les Fatimas se chamaillent entre Elles et se jouent de leurs disciples pendant que plusieurs milliers d’êtres vivent encore sous l’esclavage des Z’bri et que le monde demeure en ruines.
Les valets des Fatimas regardent et voient un monde qu’ils façonnent selon la volonté de leurs avatars. Je regarde et je vois d’innombrables Squats qui n’ont jamais connu les tribus ou leurs manières de vivre. Je vois les Serfs, pauvres humains qui sont devenus esclaves des Z’bri par désespoir. Je vois les Gardiens, techno-mystiques étrangers qui s’accrochent au Monde de Jadis. Je vois un monde qui doit guérir.
Mais il y a espoir, parce que l’héritage de Joshua est vrai. Au sein de la légion grandissante des proscrits, il y a ceux d’entre nous qui refusent de s’effacer. Tout comme Joshua le prédisait, la Déesse Elle-même ne nous a pas abandonné même si Ses avatars l’ont fait. Nous sommes toujours jeunes, rassemblés seulement en hordes dispersées tels des hors-la-loi. Nous nous surnommons les Déchus, mais nous nous relèverons au sein de la Huitième Tribu et finalement nous briserons les chaînes qui nous emprisonnent !
Déjà nous avons créé le camp de Hom en tant qu’embryon de notre nouvelle nation. Pour l’instant, ce n’est que l’ébauche d’un foyer, regroupant plusieurs cellules de proscrit et quelques chefs. Mais c’est le premier pas sur la route de la liberté…
Notre Futur
Les jours à venir détermineront si mes espoirs sont justifiés. Nous ferons face à plusieurs défis. Qu’adviendra-t-il des Z’bri qui tourmentent encore les terres ? Qu’arrivera-t-il lorsque les Fatimas retourneront leur fureur contre nous ? Retrouverons-nous jamais les restes de Joshua, notre Père spirituel ?
Réussirons-nous à rebâtir une nation à partir d’une bande de proscrit ?
Nous le devons.
-Altara Ven, membre de la Huitième Tribu
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Sujet: Le Passé est Mort Votre Futur commence ICI (l'histoire) 
Sam 14 Fév - 12:42
